Bonjour à toutes et à tous,
L'équipe de choc soit Bouba Samsung, Bondex et Jean-Marc attaque sa première journée à Boulsa accueillie par les chants des enfants de l'école.
Audio: Accueil avec le chant des enfants
Ne nous voilons pas la face: la situation financière de l'école de Boulsa est difficile. L'arrêt de l'activité des deux moulins offerts par la MEB a des conséquences dramatiques.
Le personnel de l'école
Les collaborateurs attachés à l'enseignement sont au nombre de six qui dirigent quatre classes. À noter parmi eux, la présence depuis la rentrée 2016 de Martine, une enseignante aveugle.
Notre première séance avec le directeur Étienne
L'ambiance est un peu tendue. Nous avons eu le malheur d'aborder à nouveau le manque de réactivité d'Étienne pour recevoir les enseignants de l'Association pour la promotion des Aveugles et Malvoyants du Burkina. Cette visite avait pour objet d'échanger au sujet de la problématique des familles d'accueil et quant à l'expérience de l'utilisation des livres Lire au Burkina des quatre premières années du programme scolaire burkinabè. Nous avons été très surpris d'entendre qu'Étienne s'arrogeait le droit de déterminer quelles écoles pourraient bénéficier de ces livres. Il part du principe que seule son équipe est habilitée à juger si ces livres sont utiles ou non. Nous avons bien évidemment catégoriquement refusé d'entrer dans ce jeu-là. Nous avons amené les premiers livres à Boulsa il y a déjà plusieurs années et n'avons eu, jusqu'à maintenant, aucun retour sur l'utilisation de ces livres. Parfois, nous avons le sentiment qu'Étienne a un autre agenda comme dit Bouba, et qu'il cherche un financement ailleurs afin de ne plus dépendre de nous.
Deuxième séance avec Étienne
Les discussions sont vraiment difficiles, mais les esprits se sont un peu calmés. L'atmosphère qui règne dans le petit bureau d'Étienne est empreinte d'une certaine gravité. La subvention du FONAEF a baissé en 2015, ce qui a comme conséquence une baisse sur la qualité des prestations fournies par l'école.
FONAEF
Le Fonds pour l'alphabétisation et l'éducation non formelle (FONAEF) est alimenté par l'État burkinabè et des aides internationales. Il a pour objectif de permettre aux plus démunis d'avoir accès à l'alphabétisation. Les enfants ainsi que les adultes aveugles et malvoyants sont directement concernés par cette aide qui est versée aux centres d'alphabétisation tels que Boulsa ou Gaoua. Cette aide prend en compte pendant six mois:
- Le salaire de l'enseignant
- L'hébergement et de la restauration de l'apprenant
- Divers frais comme le papier braille
Les lycéens ayant suivi un cursus primaire sont considérés comme alphabétisés et sont donc, de fait, exclus de ce système. La participation du FONAEF constitue la plus grande partie du financement des écoles pour aveugles et malvoyants au Burkina Faso.
Les lycéens, une difficulté
Compte tenu de ce qui précède, les frais engendrés par la nourriture et le logement des lycéens ne sont pas pris en compte par le FONAEF. Cette situation occasionne un surcroît de charge pour l'association du centre de formation de Boulsa pour aveugles et malvoyants (ACFBAM) dont dépend l'école et un engorgement des dortoirs. En 2015, l'école n'a accueilli que quatre nouveaux enfants. Les lycéens qui se trouvent entre potes, voient d'un très mauvais œil le fait d'aller dans une famille d'accueil. Étienne tente de responsabiliser les familles des lycéens en leur demandant de prendre à leur charge les frais de scolarité qui ont été fixés à CFA 30.000 par an. Sur onze familles, seules cinq ont répondu favorablement à cette sollicitation.
Étienne est au pied du mur
Chiffres à l'appui, nous démontrons à Étienne qu'il doit impérativement faire repartir les moulins afin de combler le trou qui va inéluctablement se creuser.
Compte tenu des événements politiques au Burkina Faso, a-b-c-d avait décidé de prolonger sa présence aux côtés de l'école. Cependant, le temps est venu de se désengager, car d'autres écoles ont besoin de nous. Toutefois, il faut se retirer dignement. Si l'on écoute Bouba, il faudrait mettre un terme aussi tôt que possible à la présence d'a-b-c-d à Boulsa. Nous ne partageons pas cet avis. Nous allons étudier divers scenarii que nous allons proposer au comité de notre association.
Tout en vous ayant fait grâce des détails des discussions, nous croyons avoir relaté l'essentiel.
À demain!

Salut les gars ,
Merci pour ces billets si complets et intéressants. Je ne pense pas qu’il faille mettre un terme à notre présence à Boulsa mais envisager , comme discuté lors du comité, à une suspension financière ou un allègement financier( peut être momentané ) tant que les moulins n’auront pas redémarré. Soit, nous n’avions pas connaissance des éléments concernant le FONAEF, mais ceci n’excuse pas cela, selon moi!
Bonjour à tout le monde ma part et plus particulièrement à Jaqueline !
Merci pour le partage de la bénédiction du bus par Rosalie
Becs