
La nuit fut rude. Chaleur aussi intense que tenace en plus du bruit des trois ventilateurs.

La construction des moulins est en voie d'achèvement. Ce sont en effet deux moulins qui ont été construits avec le soutien de la Mission évangélique braille et de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants. Selon Etienne, la clientèle est là. Selon Etienne toujours, deux personnes handicapées de la vue pourront travailler sur place. Ce sont elles qui seront responsables de la gestion. Il est en effet parfaitement possible pour une personne aveugle de déterminer la variété de céréales et d'en mesurer la quantité grâce à des récipients gradués avec des repères tactiles.

Nous avons été accueillis par le chant des enfants.
De nettes améliorations peuvent être constatées en matière d'hygiène. Deux fûts trônent sous le haut-vent exigu où les enfants mangent. Ainsi, tous les enfants se lavent les mains avant de se mettre à table sous l'œil attentif d'un auxiliaire volontaire mis à disposition par l'état. Un fût en ciment équipé de plusieurs robinets sera prochainement installé à la sortie des latrines.

Ce geste pour nous naturel est d'autant plus important que beaucoup d'enfants mangent avec les mains.

Tous ont des chaussures à l'exception du petit dernier, Jules, qui est visiblement affecté d'un autre handicap que celui de la vue.


Francine attire l'attention de l'équipe, car tous les enfants boivent dans le même verre.
L'état général des dortoirs laisse à désirer. En toute urgence, les cadres métalliques de quelques lits doivent être réparés, ils représentent un réel danger pour les enfants. Un rafraîchissement des quatre dortoirs se fera à l'occasion des vacances de Noël. Les enfants ne disposent pas d'étagères où ils peuvent ranger leurs affaires. D'après mes comptes, il y a 32 lits pour 40 enfants. Nous avons demandé un budget à Etienne pour la construction d'un dortoir supplémentaire, pour le rafraîchissement des dortoirs existants, ainsi que pour clôturer la cour de l'école afin d'éviter l'intrusion d'animaux et le vol. En effet, les fûts qui se trouvent dans le réfectoire en plein air doivent être retirés chaque nuit.


Beaucoup d'enfants manquent d'habits. En plus, les enfants rentrent de vacances sans les habits qui leur ont été donnés. Très souvent, les tenues qui sont octroyées, disparaissent, distribuées aux petits frères et aux petites sœurs ou volées par les gamins du quartier. Etienne a pris la décision de consigner les tenues à l'école pendant les vacances et coudre le nom des enfants à l'intérieur.

Oui, on fait des erreurs. Les cannes blanches que nous avions apportées en 2010 ont disparues. C'est parfaitement logique. Aucun enfant n'avait d'endroit où ranger ses effets. Voilà les effets pervers de vouloir jouer au père noël. Bref, on apprend toujours. Pour corriger notre faute, nous sommes allés acheter au marché: 50 gobelets, un bidon pour les laver et des couvertures pour la saison froide

Nous avons eu une très intéressante discussion avec Etienne et Mathieu, le directeur de l'école. En résumé, l'école manque d'objectifs clairs en ce qui concerne l'avenir des enfants. Il est vrai que cela est plus facile à dire qu'à réaliser.

Etienne a toujours en tête son projet d'agrandissement de l'école avec l'aide du Lions Club du Burkina Faso. Une fois de plus, nous avons attiré son attention sur les futurs coûts de fonctionnement. Il faut qu'il fasse très attention que l'accroissement de son activité ne remette pas tout en cause, d'autant plus que l'association a-b-c-d a pour but, à terme, de laisser l'Ecole Jean-Marc Meyrat voler de ses propres ailes.


Une partie de l'activité de l'association dont dépend notre école, est consacrée à l'alphabétisation des aveugles adultes. Ces derniers passent six mois par année dans le centre de Boulsa. Nous lui expliquons que nous comprenons bien ses situations, mais que notre association a fait des choix et que son action se concentre sur l'éducation des enfants. Demain, nous allons examiner les comptes de l'école et le budget préparé par le caissier Bondi.
Nous avons rencontré un des responsables de l'hygiène et de la santé qui dispense 5 jours de formation aux différentes catégories de personnel de Boulsa. Un second module de deux jours débute après demain. Nous pourrons ainsi assister au début de cette formation avant de rentrer sur Ouagadougou où de nombreux rendez-vous nous attendent encore.
Tout au long de ce séjour à Boulsa, nous pouvons mesurer la qualité du rapport de Morina, une étudiante allemande en médecine, qui a passé une dizaine de jours à Boulsa en septembre dernier. Ses observations nous auront été fort utiles. Nous profitons de ces lignes pour lui exprimer nos profonds et chaleureux remerciements.
Ce soir, délicieuses pâtes avec du poulet le tout mijoté par Jacqueline, la femme d'Etienne et, dodo. Je suis mort de fatigue!
A demain!
Bonjour,
les choses bougent et c’est tant mieux.Qu’est devenu cette charmante Aminata ? Si vous la voyez, saluez-la bien de ma part.
Salut Bondex,
Aminata n’est plus à Boulsa. Elle a eu des problèmes de santé et est retournée à Ouaga. Elle a été remplacée par deux personnes du coin. Ne crains pas, le salaire n’a pas changé.
Bonne journée!
J2M