26 octobre 2012

Nuit courte mais bonne, dans une chambre spacieuse et climatisée à la pension Yiri suma.

Un jardin extraordinaire
Légende: Un jardin extraordinaire

Aujourd'hui, c'est jour férié chez les Musulmans, c'est la fête du mouton. Les rues sont vides, tous les magasins sont fermés. Les chauffeurs de taxi chrétiens travaillent ce jour-là, alors que les chauffeurs musulmans les remplaceront pour la fête de Noël.

Nous avons rencontré le remplaçant de Philippe Fayet, Nicolas Randin. Il nous a fait bonne impression. Il n'y a que deux mois qu'il est au Burkina Faso. Avec sa femme et ses trois enfants, il vient du Niger où Philippe l'a remplacé.

Notre échange a été cordial. Nous avons pu lui exposer notre action dans le détail. Il nous a assuré qu'en cas de nécessité, la Direction du développement et de la coopération suisse pourrait nous donner un coup de main.

Bienvenue à Gaoua

Yara Kambou est aveugle. Agé de 38 ans, il est le président de l'Association espoir des malvoyants et aveugles de Gaoua. Gaoua est une ville qui se trouve au sud-ouest du Burkina Faso, non loin de la frontière avec la Côte d'ivoire et celle avec le Ghana.

Fondée il y a dix ans, l'association a été reconnue par les autorités administratives locales et provinciales.

Cette structure gère déjà cinq centres pour l'alphabétisation des aveugles, généralement des adultes dans lesquelles on pratique, entres autres activités, le tissage en lipico et le séchage des fruits par les femmes à l'aide d'un séchoir solaire. Rien n'existe pour les enfants qui sont accueillis dans ces structures peu adaptées ou qui sont envoyés à Ouagadougou dans des familles d'accueil.

Yara a perdu la vue à l'âge de 23 ans suite à une méningite confondue avec une forte crise de palud. Lorsque la méningite a été enfin diagnostiquée, c'était trop tard. Il a perdu la vue en deux jours. Il raconte qu'il a demandé à être changé de chambre à l'hôpital de Gaoua, car tous ceux qui étaient atteints de méningite dans sa chambre, mouraient. Il est père de trois enfants. Il fait de l'informatique et a suivi une formation de travailleur social, ce qui est très intéressant pour prendre en compte l'ensemble du développement des enfants. Il est chrétien pratiquant, mais se veut laïque. Il a déjà établi un projet avec la collaboration de Bouba.

Première rencontre
Légende: Première rencontre

Dans cette région, la cause principale de cécité était l'onchocercose, autrement dit la cécité des rivières, à cause de la proximité avec le fleuve Poni. Maintenant, grâce aux programmes sanitaires mis en place, cette maladie est presque éradiquée. Les affections visuelles dont les enfants sont atteints, sont aujourd'hui les mêmes que dans le reste du pays: rougeole mal soignées, malnutrition etc.

Le projet se base sur la construction de salles de classe, le forage d'un puits et peut-être, sur notre suggestion, sur la construction d'un réfectoire et d'une cuisine. En effet, Yara souhaite que les enfants soient pris en charge par des familles d'accueil midi et soir. Nous sommes de l'avis que ce n'est pas une bonne chose. En effet, les enfants doivent aussi se socialiser entre eux. Il n'y a pas que l'école et la famille qui comptent.

Pourquoi des familles d'accueil?

Les enfants viennent de toute la province de Poni. Il est vrai qu'à Boulsa, les enfants sont en internat. Le choix de l'externat a non seulement l'avantage de limiter les coûts de fonctionnement, mais aussi celui de conserver les enfants dans la société. Par contre, les enfants perdent toute l'émulation d'être entre eux.

Parallèlement à la construction de l'école, Yara prévoit celle d'-une salle de conférence et de chambres d'ôtes pour générer des fonds.

La discussion va bon train au sujet de l'organisation de l'école. Le but reste toujours d'assurer les quatre premières années d'enseignement afin que les enfants sachent parfaitement lire et écrire le braille. Ensuite, certains d'entre eux pourraient intégrer l'enseignement ordinaire. Dès lors se pose la question de l'appui à ces enfants aveugles lorsqu'on sait qu'une classe burkinabé compte au mieux cinquante élèves.

L'informatique ne fait de loin pas tout
Légende: L'informatique ne fait de loin pas tout

Une structure devra être également mise sur pied pour ceux qui ne pourront intégrer le système ordinaire afin qu'ils poursuivent une scolarité adaptée et qu'ils acquièrent une formation pour ne pas être que des bouches inutiles à nourrir.

La question de l'enseignement dans les langues locales reste épineuse. Nous pourrons vous en dire davantage demain ou dimanche, puisque nous avons rendez-vous avec un spécialiste de la question: François Niada, le mari d'une ancienne collègue de ce cher Philippe.

Pas de chance!

Francine nous fait une cystite. Comme elle a du sang dans les urines, nous nous rendons au centre médical international, puis à la pharmacie de l'aéroport. Sans voiture ici, c'est vraiment difficile. En plus, mon portable burkinabé ne fonctionne pas. Bref pas terrible.

Nous avons été mangé une pizza et un filet de bœuf non loin de chez Philippe, à quelques encablures de la pension où nous dormons.

Nous avons eu ce qui pourrait être la dernière pluie avant l'harmattan. Il fait bien assez chaud, peut-être 37 ou 38 degrés.

Votre serviteur avec son excellence l'ambassadeur du braille au Burkina Faso
Légende: Votre serviteur avec son excellence l'ambassadeur du braille au Burkina Faso

A demain!