Nous avons poursuivi ce matin la conversation commencée la veille avec frère Etienne. Ce dernier souhaite que nous nous adressions aux enseignants avant notre départ pour Ouagadougou.

Comme c'est peu à peu devenu l'usage, nous allons nous répartir les rôles: Francine va s'occuper de l'aspect pédagogique et moi, de l'aspect financier.
Sans entrer dans les détails, voici quelques éléments qui ressortent de nos discutions. Frère Etienne est enchanté à l'idée de pouvoir bénéficier d'un soutien de la coopération suisse. Avec Bouba, Etienne va établir un budget prévisionnel prenant en compte l'adaptation des salaires des enseignants et l'amélioration du quotidien des enfants pour fin novembre. Ainsi, nous pourrons adapter le parrainage en 2012. Avec le soutien de la coopération suisse et de Bouba, nous l'avons invité à établir une prévision de recettes, suite à la mise en route du moulin et du poulailler. Cela sera Heinz, lors de son séjour en décembre prochain, qui fixera l'échéancier avec Etienne.
En ce qui concerne le projet d'agrandissement de la structure avec le Lion's club de Ouagadougou, nous lui avons conseillé de séparer rigoureusement les domaines d'activité du centre de formation. Nous lui avons répété qu'il était relativement possible de trouver du financement pour les infrastructures. Mais comment va-t-il financer le quotidien? Nous lui avons encore une fois dit qu'il devait tout d'abord assurer les bases avant de se lancer dans d'autres projets.

La femme africaine travaille vraiment beaucoup. Jacqueline, la femme du frère Etienne, balaie déjà sa cour à 5 heures du matin. Ensuite, elle lave les enfants, va s'occuper des cochons tout en portant dans son dos le bébé d'une de ses filles. Ensuite, elle va se mettre à la cuisine dans l'endroit en plein air, seul endroit qui a échappé à l'effondrement de sa maison, l'an passé suite à l'abondance des pluies. Jacqueline sera la dernière couchée.

Toute la famille dort dehors sur des nattes et un matelas en mousse, alors que nous, nous bénéficions d'un lit confortable et de ventilateurs.

Nous quittons l'école de Boulsa. Je crois que nous avons fait un bon boulot. Nous avons mis au point une stratégie pour l'adaptation des salaires des enseignants et proposé des mesures très concrètes pour l'amélioration du quotidien des enfants dont un apports nutritifs dans l'alimentation en augmentant de 2 à 4 kilos par jour le poisson pour confectionner les deux plats principaux, un œuf pour chaque enfant par semaine, un complément de vitamines sous forme de comprimés à prendre régulièrement.
Nous avons pu posé toutes les questions qui nous sont venues sur les comptes en rapport avec le parrainage. Frère Etienne s'y est prêté de très bonne grâce et nous a photocopié toutes les pièces comptables que nous désirions. C'est le caissier Bondi qui va apprécier.
Nos trois passagers malgré eux n'auront pas goûté longtemps à la quiétude du climat de Boulsa. Ils ont fini dans la casserole pour un repas de fête offert aux enfants à l'occasion de notre départ.
C'est avec beaucoup d'émotion que nous quittons l'école braille Jean-Marc Meyrat et la cour du frère Etienne. A l'instante demande de nos deux vaillants pasteurs, c'est moi qui est mené la prière avant le dernier repas que nous avons pris chez Etienne et Jacqueline Sawadogo. Nous avons demandé la route, mais ils nous en ont donné que la moitié pour qu'ainsi, nous revenions.
Klaxon au plancher, Etienne nous escorte sur sa moto yamaha, qui a parcouru plus de 13.000 kilomètres depuis six mois qu'il la possède.
Merci à toi cher Etienne, chère Jacqueline, chers enseignants et chers élèves. Nous repartons plein de courage et de détermination.
Bon boulot. Je me réjouis de vous entendre de vive voix raconter les discussions avec frère Etienne et les profs. Le fait de proposer des mesures très concrètes en ce qui concerne la nourriture des enfants est un pas important et va dans le sens des parrainages.
Bonne fin de séjour au Burkina. Et encore des salutations à tous de notre part.
Dominique et Michel