Les paysans africains et l’agriculture transgénique

Les producteurs de coton burkinabé sont esclaves des semences transgéniques. Le coton qui constitue une des principales richesses de l'agriculture burkinabé est une résurgence coloniale.

Les grands producteurs d'OGM, que sont l'américain Monsanto et le suisse Syngenta, occupent le terrain. Scandaleusement ces deux entreprises se sont partagées le marché mondial. Syngenta a quitté l'Afrique pour occuper le marché latino-américain, où les intérêts américains ne sont pas très bien vus par certains.

Préoccupés par la sécurité alimentaire, les paysans burkinabé préfèrent recourir aux OGM. Est-ce qu'on a suffisamment édicté les lois régissant le recours aux OGM? a-t-on suffisamment exploité les pistes de la recherche agricole classique?

Un chantage se fait jour. Vous les paysans, vous êtes, que vous le vouliez ou non, dans la productivité industrielle, vous avez loupé la révolution verte, ne loupez pas la révolution génétique. Cela fait tout de même froid dans le dos.

Les bouches à nourrir sont de plus en plus nombreuses et les pays doivent exporter des denrées dont le prix est fixé par les importateurs américains et européens. Comme les enfants, même en milieu rural, vont à l'école, il y a de moins en moins d'actifs dans les champs qui doivent générer la plus grande valeur ajoutée possible pour assumer les coûts et peut-être, limiter l'émigration incontrôlée vers les pays riches.

A l'exception du coton, le Burkina Faso ne subit pas encore de lourdes pression. Cependant, la journaliste Catherine Morand mentionne des cas de discrets débarquements de semences transgéniques de nuit sur l'aéroport de Ouagadougou: c'est la grande opacité.

Est-ce que le recours à grande échelle des OGM pourrait venir à bout de la famine? Certainement pas, car une telle agriculture est généralement monolithique et de ce fait, à la merci des catastrophes écologiques et des variations des cours mondiaux des produits alimentaires.

Malheureusement, les meilleurs chercheurs sont engagés par les grandes entreprises privées occidentales. Selon certains intervenants, les connaissances agronomiques sont à dessin sous utilisées, au profit de la recherche dans le domaine de la chimie.