La nuit ne s'est pas trop mal passée. Hier soir, je me suis ruiné un doigt dans le ventilateur. Bondex est intervenu avec sa trousse de premiers secours, les cours de samaritains, cela peut aider.
Ce matin, avec Bouba, nous allons tenter d'installer l'imprimante braille. J'ai demandé au pasteur Etienne de me passer tous les câbles informatiques à disposition. Bouba et Samsung ont fait une prière collective pour que tout se passe au mieux. pour l'instant, Dieu demeure sourd aux sollicitations de nos deux pasteurs. Cependant, nous ne perdons pas espoir, ceci d'autant plus que j'ai envoyé un SMS„ à Blaise, le dieu du service informatique pour handicapés de la vue, pour qu'il nous donne un coup de pouce.Nous installons les trois PC portable avec synthèse vocale que nous avons apportés et qui permettront peut-être la création du premier cyber café de Boulsa, à l'instar de celui géré par des aveugles à Kinchasa.
Dans la pièce à côté, j'entends le père Duplo qui construit des maisons avec les petits. Carime a réalisé une maison gigantesque sur le toit de laquelle, il a installé une vache. Trois groupes de six, instruits par Bondi et Josette, sont déjà passés. L'apprentissage se fait de manière fulgurante et après une petite demi-heure, la majorité des enfants a réalisé des maisons aussiplus belles qu' inattendues. Nous allons adopter le même système pour présenter la collection d'animaux en plastic que nous avons apportée.

Le puits qui se trouve au centre de la cour de l'école que le père Dduplo voit en fonction pour la première fois, profite non seulement à l'école, mais aussi à 27 familles des environs. Pendant la saison des pluies, le forfait mensuel pour chaque famille s'élève à 150 CFA (0.32 CHF) pour monter à 250 CFA (0.54 CHF) pendant la saison sèche. C'est sympa, c'est un jeune aveugle qui tient les contrats et la caisse.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le repas des enfants est plutôt frugal: de la farine de maïs mélangée à l'eau que la femme du pasteur Etienne touille avec la participation remarquée du père Duplo et fait cuire dans un grand chaudron pendant 30 minutes. Les enfants participent aux tâches ménagères. Ils donnent un coup de main à la cusine à tout de rôle et font la vaisselle, les filles rassurez-vous.

En circulant dans les différents locaux de l'école, on peut rencontrer quelques jeunes qui effectuent des travaux manuels, comme la confection de petits sacs en macramé ou de filets pour la pêche, pendant que des plus jeunes actionnent la grande roue du puits pour remplir les bidons qui attendent sagement d'être remplis.



Je ne suis pas de très bonne humeur en ce début d'après-midi, j'imagine Monsieur Baud. 30 minutes pour se laver les mains, plus encore pour avoir une bière. Il fait 40 degrés à l'ombre. J'essaie, tant bien que mal, de conserver mon calme, mais c'est rude. C'est peut-être l'indolence africaine, mais cela ne se passait pas ainsi lors de mes quatre premiers séjours.
Le père Duplo a chaud. Il attend les clefs du cantonnement pour prendre une douche. Il me fait la lecture des droits des enfants handicapés. Beaucoup de grands principes, pas même appliqués chez nous, mais avec une phrase révélatrice: la fourniture de soins spéciaux et d'une assistance est soumise à la disponibilité des ressources et gratuite chaque fois qu'il est possible. Voilà qui est encourageant et surtout rassurant.
Dans la cour, une chèvre bêle, un cochon grogne, les enfants du pasteur Etienne vont et viennent.
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