Nous voilà partis pour Boulsa. Cette nuit, il a plu sur Ouagadougou, ce qui a surpris les gens en ce mois de novembre. Le Toyote chargé, vient d'être béni par Rosalie, la femme du Roi Naré.

Nous allons faire une première halte à Wayen, à 50 kilomètres de Ouaga sur la route qui mène au Niger et au Togo. Sur le conseil de Francine, nous apportons des habits à cette communauté d'aveugles vraiment démunie. Nous avons acheté à Ouaga, un ballot. Pour 55.000 francs CFA, environ 100 francs suisses, un ballot contient, à peu de chose près, 40 kg de vêtements. Il s'agit d'habits de seconde main provenant des pays riches. Il est difficile de déterminer la filière exacte d'acheminement et surtout, celle d'une vente confiée sur place à des privés. Je ne me permettrais pas d'insinuer qu'il s'agit de collectes caritatives qui finissent entre les mains de particuliers, mais ce n'est pas très clair.

Je suis vraiment très heureux de constater avec quel soin Lucien Naré prend soin de notre cher Toyote. Cependant, j'ai un peu souci pour son embrayage. J'ai malheureusement appris que le dédouanement du véhicule a coûté, très cher à l'association, environ 1.000 francs suisses.
Nous venons de faire halte à Zorgho, où se trouve un centre d'alphabétisation auquel nous avons remis un ordinateur portable équipé d'une synthèse vocale. J'ai reçu un petit cadeau qui doit être, à la forme du carton, une pochette porte-document. Le pasteur Michel, en m'offrant son présent, a cité ce qui sera la maxime du jour: l'aigle voudrait prendre une chèvre, mais comme il n'a pas suffisamment de force, il se contente des poussins. Ceci me semble parfaitement convenir à ce que nous tentons de faire au pays des hommes intègres.

Maintenant, direction Koupéla et peut-être, son célèbre poulet bicyclette. Il y a une année, Bondex y laissait une dent.
Nous venons de quitter Koupéla. Nous sommes sur la piste qui mène à Boulsa. Elle est creusée au point que j'ai du mal à taper sur mon clavier braille par contre, cela aide à faire passer le poulet bicyclette et les sucreries, coca ou fanta, qui l'ont accompagné. Samsung est concentré sur la route, le silence règne dans le Toyote, à l'exception des portables du roi Naré. Maintenant, tel un directeur général, il en possède deux. A croire qu'ils vont bientôt s'appeler l'un l'autre. De temps à autre, de Dieu, de Dieu, proviennent du fond eu Toyote où Bondi prétend que l'on ressent les secousses trois fois plus violemment que devant. Pour ma part je pourrais bien me faire sauter une dent avec ma pipe.
Pour avoir emprunté la piste à quatre reprises déjà, je ne les jamais vue dans un tel état. Les trous sont gigantesques et il n'est pas rare que nous roulions au pas pour ne pas tout casser. La gendarmerie est présente. Je dois reconnaître que je ne ferais pas la piste la nuit à cause des coupeurs de route, appellation locale des braqueurs. Sur le bas-côté, des enfants crient: "nassara! nassara!" des blancs! des blancs!

Nous venons d'arriver: Les enfants nous attendaient. J'ai serré la main de tous les enfants. Je suis au bord des larmes. Mon portrait trône sur le bâtiment administratif, ainsi que dans chaque classe.
Voilà, nous venons prendre possession de nos appartements. Absolument magnifique. Nous faisons chambre à part, nous avons chacun deux ventilateurs, un petit salon à disposition, un réfrigérateur, grand comme un sarcophage, pour mettre nos bières au frais. Nous n'avons jamais eu de telles conditions d'hébergement. Décidément, mon séjour de deux mois au Burkina se précise.
Une caisse de Brakina arrive. Dieu est vraiment magnanime.

La bénédiction de maman Naré, quel souvenir et quelle émotion! Encore une fois elle vous aura porté chance. J’aimerais bien voir une photo de votre logement 4 étoiles!
Merci pour toutes ces nouvelles.
Francine
Que du bonheur et de la joie de voir ces enfants et beaucoup d’émotion de savoir que j’ai pu participer un petit peu au bien-être scolaire de ces petits bouts.
Dis leur que je les embrasse très fort.
Salutations de Bibata de Luserna