Me voici, à 6 heures, dans ma cour à écouter les bruits qui marquent le lever du jour. J'apprécie particulièrement ces moments où il y a encore un peu de fraîcheur. Etant du matin, ce sont des moments que je mets à profit pour réfléchir. Et ici, il y a vraiment de quoi faire.
Très intéressant ce petit déjeuner partagé avec Fabéré Sanou, un formateur venu de Ouagadougou. Nous sommes tout à fait sur la même longueur d'onde. Il a déjà mis en place deux structures qui soutiennent quelques élèves aveugles qui ont un bon potentiel, pour les intégrer dans le système scolaire ordinaire. En effet, il n'y a aucune structure spécialisée pour les handicapés de la vue au-delà du niveau primaire au Burkina Faso. Cet exemple inspire beaucoup notre Etienne, qui aimerait bien initier un tel soutien à Boulsa.
Aujourd'hui est un grand jour, puisque nous remettons les 12 premiers exemplaires du livre Lire au Burkina, transcrit par Christine Fayet-Berthoud, la sœur de Francine.
A 9 heures, le représentant de l'action sociale et celui de l'éducation de base de la province du Namentenga sont présents lors de la remise officielle du livre aux enfants. Je dois avouer que j'ai un peu de peine à parler, tant je suis ému. C'est tout de même l'aboutissement de beaucoup d'efforts partagés. Bien évidemment, cela conforte le souhait d'Etienne et de Matthieu, le directeur pédagogique, de coller au programme officiel burkinabé, soit un enseignement en français et non en langue vernaculaire.


Audio: Abdoulai decouvre le lire lire au burkina
Nous avons rencontré le responsable local pour l'assainissement. Il a déjà constaté une amélioration de l'état général de la santé des enfants. Nous prévoyons qu'il passe deux fois par mois. Nous allons évaluer nos possibilités financières pour mettre en place une formation de 5 jours pour les enseignants uniquement consacrée à l'hygiène et à la prévention. Cette formation devrait se dérouler la semaine précédant la rentrée d'octobre. Une autre formation de deux jours sera proposée aux cuisinières.

Un programme de déparasitage sera administré sous forme de pilules aux enfants. Un en mars, un second à la fin de l'année scolaire, un troisième à la reprise des classes et un dernier en décembre ou janvier. Mais tout cela coûte.

Bondi qui fait chaque jour le tour des popotes en goûtant systématiquement ce que les cuisinières mijotent, constate que le menu est différent tous les jours. Selon notre interlocuteur, la variété des menus devrait palier à l'absence d'œufs.

Michel a grand soif. Aussi, il emprunte la moto d'Etienne pour aller chercher deux Bravolta, l'ancienne dénomination de la Brakina pour calmer ce besoin inextinguible. Le vent souffle et nous déshydrate et commence de me faire mal aux yeux.
Michel s'enquiert des duplos. Une des enseignantes le rassure en lui expliquant que les briques ont été mises au programme de l'école. Voilà le père Duplo satisfait.
En fin de matinée, nous avons présenté les livres de contes achetés par Francine. Ces livres ont été très bien accueillis, ceci d'autant plus que quatre d'entre eux sont transcrits en braille. J'ai proposé aux enseignants de communiquer leurs remarques et suggestions à Matthieu qui les transmettra par mail à Francine. Voilà une matinée très positive à bien des égards.

Après un excellent repas de midi composé de pommes-de-terre en sauce avec de la viande de chèvre mitonnées par Jacqueline, petite sieste à l'ombre du ventilateur.
Je m'accroche
Je n'aime pas rester sur un échec. Dès 16 heures, je m'assois à nouveau devant l'ordinateur qui pilote cette maudite imprimante braille. Je tombe à nouveau sur un os. J'y pense tout le temps, conscient de l'importance que revêt cette imprimante pour l'école. A l'heure à laquelle j'alimente le blog, trois heures du matin, des idées me viennent encore.
Je vais tenter de dormir encore un peu en écoutant un roman policier assez palpitant, avant de tenter le tout pour le tout.

A bientôt!
Nous quittons Boulsa, le samedi 17 mars à 11 heures. D'ici ce délai, je peux toujours rêver trouver une solution.
Alors là, je ne peux retenir mes larmes en écoutant le document sonore de la lecture…alors si « Doudou est heureux » (dixit la lecture de notre petit écolier)….Francine est également très heureuse de cet aboutissement. Encore une fois la solidarité paye. Merci encore à toutes les personnes qui ont oeuvré à ce travail.Merci « le mari » pour ta réalisation technique!et merci au père Duplo pour les photos et bravo à tous les enseignants et enseignantes de l’école de Boulsa. Sans eux pas d’alphabétisation. A bientôt à Boulsa!
coucou beauf et Michel suis très heureuse d’avoir participé un petit chouia pour rendre des enfants contents. Je vous souhaite beaucoup de bonheur avec tous les enfants de ton école Bises de Caroline et de moi sommes contentes
Super content pour cette journée du vendredi 16 mars – mémorable. Bravo! Espérons que ce développement éducatif à Bousla ouvrira la porte des autres Provinces. Bonne suite les coyotes…
Heinz