12 mars 2012

C'est parti mon kiki!

Je viens de quitter ma femme Francine sur le quai de la gare de Lausanne avec un petit pincement au cœur. Je me réjouis toujours de repartir, mais à chaque fois, je ressens un peu d'appréhension. Ce ne sont tout de même pas des voyages de tout repos, même si je suis habitué, puisqu'il s'agit de mon septième séjour au Burkina Faso, dont le troisième avec Bondi. En plus, j'ai un rhume que je traîne depuis une semaine.

Je me suis installé en première classe. Mes deux énormes valises laissées dans le couloir, se jaugent comme deux boxeurs poids-lourds avant la pesée. Ce moment risque de s'avérer difficile, croisons les doigts. Au pire, nous devrons tout démonter avec Bondex pour répartir au mieux le poids. Lors de mon dernier voyage avec Francine en octobre 2011, nous avions eu une chance du tonnerre de dieu, car ma célèbre canne blanche nous avait permis d'être traités à l'égal des passagers de première. Pourquoi pas cette fois encore?

Non, pas ce coup-là!

On a dû tout ouvrir. Heureusement, Bondex avait une valise qui ne pesait que 14 KG. Dans cette aventure, le bel ordonnancement consciencieusement fait par Francine a été un peu mis à mal. Bondex a une machine braille et l'ordinateur du roi Naré comme bagages à main. Tout compte fait, nous avons environ 110 KG de bagages. Histoire de se mettre en forme et de se remettre de nos émotions, nous éclusons une première bière avec Jean, un des potes de Bondex, avant d'embarquer.

Vive la France!

Entre Genève et Paris, nos papilles ont été chatouillées par un Château Ducla, un redoutable Entre deux mers, qui nous prépare à ce que nous allons boire entre Paris et Ouagadougou. Ce qu'il y a de bien à Roissy, l'assistance fonctionne d'autant mieux, que lorsqu'on ne la pas demandée. Nous étions attendus au sortir de l'avion à Paris et conduits sans encombre à travers tous les contrôles jusqu'à notre porte d'embarquement où nous avons attendu patiemment notre avion en grignotant un sandwich avec de l'Heineken, si c'est pas malheureux des choses pareilles.

Nous partons avec un léger retard. J'en profite pour faire un petit somme, très fatigué, après la nuit épouvantable que j'ai passée à cracher trippes et boyaux.

L'apéritif arrive, champagne! Puis le plateau: salade, risotto, camembert Président, bâton d'ananas et une tartelette au goût parfaitement indéfinissable. Du poulet nous était également proposé. Mais nous nous sommes dit avec la prudence qui nous caractérise, que nous en mangerions assez durant notre séjour au pays des hommes intègres. Tout cela arrosé d'une syrah portant le joli nom de Couleur du sud, tout un programme. Attention! Turbulences sur la méditerranée, veuillez regagner vos places et tenir vos verres. Les petites bouteilles de vin rouge ne contiennent que 178 ML, pas un de plus. C'est un peu juste pour les baroudeurs que nous nous sentons peu à peu redevenir. Nous demandons deux autres petites bouteilles. Ainsi, notre réputation est faite et nous avons été menacés, gentiment il est vrai, d'être privés de digestif.

Cognac en main, nous atteignons la côte africaine. Il y a encore de la neige sur les sommets du pays de mon ami Nasser, l'Algérie.

A notre arrivée, le comité était présent: Lucien Naré et sa fille Valérie, les pasteurs Bouba et Samsung, Laurent Abga, le président de l'Association pour le salut des handicapés de la vue du Burkina et bien sûr: Philippe et Tinou.

Le programme de notre séjour établi, deux bières et dodo.

A demain!