27 février 2014

Comme prévu, la nuit a été rude. Entre la chaleur et le bruit d'enfer du ventilateur, j'ai tapé dans la boîte de pilules du bon docteur Ecklin.

La cour s'éveille avec ses coqs qui appelle au lever, ses poules qui caquettent, ses jeunes chiens qui se chamaillent. Un âne brait tristement au loin. Tata Jacqueline, la femme d'Etienne, vient me saluer. Elle m'appelle papa. Ici, lorsque les gens demandent des nouvelles de Francine, ils s'informent de la santé de maman. Les enfants vont et viennent tout en se préparant pour l'école qui commence à 7 heures. Toute la famille dort dehors pour nous laisser leurs chambres. Il fait encore un peu frais mais, rassurez-vous, cela ne va pas durer.

La comptable Lucie fait ses comptes
Légende: La comptable Lucie fait ses comptes

Pendant que Michel entreprend la comptable Lucie, je m'occupe du blog et de mes courriels.

Sidiki et tous ses camarades de classe
Légende: Sidiki et tous ses camarades de classe

A 10 heures 30, nous assistons à la leçon de mathématique que suit le jeune Sidiki, le premier enfant aveugle intégré dans une classe ordinaire du lycée de Boulsa.

L'enseignant dirige de main de maître une classe de 100 adolescents. Sidiki est assis au premier rang. Il est dans la bonne moyenne. Il a obtenu un 13 sur 20 à son dernier travail écrit. J'ai juste indiqué à l'enseignant que lorsqu'il est au tableau, les mots ici ou là ne voulaient pas dire grand-chose pour Sidiki. Il a bien rigolé et m'a assuré qu'il ferait attention à l'avenir. Je suis convaincu qu'il tiendra compte de ces remarques car il se sent très concerné par Sidiki qu'il fait participer plus que les autres. Au milieu de cent élèves, cela se remarque vite. C'est incroyable comme ces jeunes sont sages.

Il semble que dix enfants devraient rejoindre l'enseignement ordinaire l'an prochain. Cela ne sera pas sans poser de gros problèmes pour assurer l'indispensable aide à ces enfants. Dans la mesure où l'expérience de l'appareil de prise de notes est positive, a-b-c-d envisage de monter un projet pour équiper ces enfants.

Nous allons en effet remettre à Sidiki un petit enregistreur qui lui permettra d'enregistrer les cours et aux enseignants volontaires de dicter les choses les plus importantes. Je dois encore rédiger un mode d'emploi pour Mathieu qui suit Sidiki.

Après le repas chez tata Jacqueline, pomme-de-terre, chou et aubergine, une bonne douche et une petite sieste à l'ombre du ventilateur avec François Cavanna qui me raconte des histoires de mineurs de charbon.

Nous avons eu une séance avec Etienne, Isaac, Bouba. C'était assez dure mais globalement positif. Nous avons encore redéfini notre mode de relation. Selon les dires d'Isaac, l'hygiène s'est bien améliorée. Le tournus assuré en dehors des classes par les enseignants pour surveiller les enfants semble fonctionner. Des petits tabourets percés ont été installés dans les latrines.

Ce soir, nous sommes très fatigués. Après un plat de pâte à la sauce chez tata Jacqueline, quelques verres tirés du cubi à Bondi, nous ne demandons pas nos restes mais la route.

Demain sera notre dernier jour à Boulsa. Cela sera l'occasion de vous proposer un tableau exhaustif de la situation qui prévaut à l'Ecole Jean-Marc Meyrat.

Alors, merci à vous de nous suivre

Pour les photos, il faudra attendre encore un peu et ne pas hésiter à reparcourir les jours précédents!