24 février 2014

Nous étions un peu fatigués ce matin. Nous avons somnolé jusqu'à 11 heures. A midi, Bondex nous a déniché un pâté brésilien bizarrre. A 1 heure, nous avons rencontré Yara Kambou afin de fourbir nos armes avant notre rencontre à l'ABEPAM avec Madame Caboré, responsable de projets d'alphabétisation dans les régions.

Madame Kaboré, celle qui terrorise Yara
Légende: Madame Kaboré, celle qui terrorise Yara

Il a fait chaud aujourd'hui, 35 degrés environ. Je dois dire que la séance l'a été également. Yara Kambou est en conflit ouvert avec le président de l'ABEPAM, l'une des organisations, mais la principale, qui gère l'ensemble du handicap visuel au Burkina. Lorsqu'il a pris la parole pour exprimer sa position quant à l'alphabétisation à Gaoua, j'ai bien cru que Madame Kaboré allait nous jeter dehors. Heureusement que Bouba a réussi à calmer le jeu en faisant preuve de beaucoup de diplomatie.

Une oeuvre d'art dans les jardins de Lucien, de quoi vous faire peur
Légende: Une oeuvre d'art dans les jardins de Lucien, de quoi vous faire peur

Michel et moi avons le sentiment que Yara devrait davantage se tourner vers la formation professionnelle des handicapés de la vue grâce aux activités génératrices de revenus que nous pourrions mettre en place et laisser à l'ABEPAM l'alphabétisation des petits qu'elle mène en collaboration avec les écoles catholiques dans plusieurs régions du Burkina Faso. Une autre piste pourrait être le soutien des enfants aveugles et malvoyants intégrés dans les classes ordinaires. Ce sont-là deux pistes qui ne sont pas suivies par l'ABEPAM. Ainsi, les deux activités pourraient être complémentaires. De toutes les façons, ces gens devront collaborer, mais cela ne sera pas facile. L'ABEPAM reproche à Yara delui mettre les bâtons dans les roues pour remplir ses classes et Yara dit que l'ABEPAM ne connaît pas le terrain à Gaoua et qu'eux venant de Ouagadougou, ils seront toujours considérés comme des étrangers par les parents d'enfants handicapés de la vue qui hésiteront à leur confier leurs enfants. Bref, à ce rythme-là, on n'est pas sorti de l'auberge. Cette situation est tout à fait regrettable. Malheureusement elle semble incarner parfaitement bien la société burkinabè où les titres, les fonctions et tout ce qui va avec ont une importance démesurée. Cependant, ce n'est pas à nous de juger. Nous pouvons à peine tenter de prêter nos bons offices et éviter qu'ils ne s'écharpent en pleine séance.

Le soir, nous avons mangé à la Terra nostra rebaptisée Cosa nostra: pastis, filet de boeuf au poivre vert, délicieuses pommes sautées dont Bondi a demandé la recette au patron, café et lemoncello offerts par la maison.

Bonne journée!