Le muezzin nous a réveillés à l'aube. Le repas d'hier: tajine de bœuf, pain, eau, rien de particulier, si ce n'est la sauce. Imaginez des oignons confits par une patiente cuisson à l'étouffée avec des raisins secs. Avec du pain en galette, un vrai délice. Puis un thé en actualisant le blog, un verre de pinard tiré de notre bidon de merlot et dodo, demain, le désert nous attend.
Philippe qui a été mécanicien sur avion dans ses jeunes années, bichonne le Toyote. Tout est en ordre, Goran a fait du super boulot, merci à toi ami! (garage Goran, chemin de Renens à Lausanne). Le temps de boire un café et de distribuer les rations règlementaires de dar-vida, et nous voilà partis pour une longue étape, 850 kilomètres, qui nous conduira de Tan-tan à Dakhla. Nous allons passé par Laayoune qui était, si je ne me trompe pas, la capitale du Sahara occidental, ex Maroc espagnol, avant que la région soit annexée par le royaume chérifien. Nous longeons l'océan que surplombent de hautes falaises. Il y a des creux de 4 mètres et des rouleaux aussi magnifiques qu'impressionnants.
Nous venons de traverser ce qui devait être l'ancienne frontière. Les contrôles vont certainement être encore plus fréquents du fait que nous entrons dans une zone militaire. Nous venons même de croiser un véhicule de l'ONU. Philippe conduit, j'ai pris place à l'arrière séparé de mes deux compagnons par le moteur du Toyote qui ronronne bravement. J'entends de temps à autre derrière moi, le tintement de la sonnette de fin de ligne d'une machine Perkins pour écrire le Braille.
Ils sont vraiment tordus ces policiers marocains. A croire que les contraventions représentent la seconde ressource du royaume après le tourisme. Ils placent des limitations et les radars qui vont avec, n'importe où, aux endroits où on les attend le moins. Pire encore, lorsqu'ils t'arrêtent à un des multiples contrôles, deux totalement identiques à 50 mètres l'un de l'autre à l'entrée de Laayoune, c'est pour te gauler 200 mètres plus loin lorsque tu redémarres soulagé la fleur au fusil. C'est exactement ce qui est arrivé hie à Bondex. Il ne faut pas que je me plaigne trop des contrôles puisque grâce à l'un d'eux, j'ai appris les seconds prénoms de mes acolytes: Paul pour Philippe et Gilbert pour Michel. Est-ce que ce sont vraiment là les prénoms d'une équipe qui gagne?
Au plat du jour pris en roulant: délicieux pain en galette et terrine de sanglier. On y va molo sur le pinard car il n'y a déjà plus de bière. Petits beurres comme dessert, c'est ça la vie en campagne!
Le Toyote file sur une belle route rectiligne. De chaque côté, c'est le désert. Quelques rares arbustes, un troupeau de chameaux et son berger parfois, au loin des dunes de sable et au-delà des dunes, l'océan.
Voilà, les ennuis commencent. Nous venons de nous faire arrêter, toute la troupe au poste canne blanche déployée. Il semble que ce chère Toyote ne soit pas couvert par son assurance au Maroc. C'est tout de même bizarre. Nous avons déjà été contrôlés au moins vingt fois et l'on ne nous a jamais rien demandé. Comme par hasard, le policier nous a réclamé des bières en apercevant le cadavre de la Stella Artois du mécanicien Philippe. Il faut absolument que rien de fâcheux ne nous arrive... inch'allah. Ils nous ont étonnamment laissés repartir sans payer ni assurance ni bakchich, à cause de notre but humanitaire. Je dois avouer que je ne suis pas très tranquille. Que les prières de Heinz, de Lucien Naré, de Bouba, du pasteur Samsung et de tous les autres accompagnent le Toyote et, par la même occasion, ses occupants!
Je viens d'apprendre une très triste nouvelle. Ma petite Colinette a perdu sa petite Nala. J'aimerais te dire une chose, petite Colinouche, ta petite minette Nala est montée au ciel retrouver mémé Monique, Christophe, le tonton Michel, toutes les personnes que toi et nous tous aimons beaucoup. J'aimerais encore te dire un truc. Au ciel, il y a une place réservée pour les minous. Là-bas, il y a déjà Pétolon et le minou de Marie. Tu verras, ils vont très bien s'occuper de la petite Nala. Courage petite Coline, Ton tonton qui pense très fort à toi depuis très loin en Afrique.





Commentaires
Il n'y a pas de commentaire pour cet article.
Les commentaires sont désormais clos pour cet article. Merci pour votre intérêt.