5 mars 2009

Hier soir à Marrakech, nous sommes tombés sur une assez bonne adresse. Excellent tajine de poulet aux olives avec riz, pas aussi merveilleux que celui de Nasser bien sûr, bon vin local, délicieux thé, chambre spacieuse mais froide, la température ne devait pas dépasser les 15 degrés et les bâtiments ne sont pas chauffés.

Ce matin, le Toyote et les trois coyotes ont repris la route. Point de chute prévu au terme de l'étape du jour, Tan-tan, en passant par Agadir après avoir franchi une chaîne de montagnes. A la sortie de Marrakech, nous savourons les derniers 50 kilomètres d'autoroute de toute notre aventure. Sur un des ponts qui enjambe le magnifique revêtement de l'autoroute en construction, un berger vêtu tel un moine, d'une longue robe brune à capuchon, pousse devant lui un troupeau de moutons.

A Chichaoua, le caissier Bondi en profite pour aller faire du change. Un policier s'approche du Toyote et demande à Philippe son permis de conduire et les papiers du véhicule. Nous n'avons malheureusement pas parqué le bus dans le bon sens, celui de la route. Le policier disparaît puis nous fait signe d'avancer. Il a déjà le papier pour nous coller dans la main. Je déplie ma canne, descend du Toyote et vais serrer la main du policier et tout s'arrange. Nous lui expliquons d'où nous venons, où nous allons et pourquoi et il déchire la contredanse. La croix suisse et la canne d'aveugle, c'est vraiment la période du blanc, font très forte impression. Lorsque le caissier Bondi sort de la banque, il aperçoit trois gars en train de deviser gaîment comme si ils ne s'étaient pas vus depuis 20 ans.

Nous attaquons la montagne. Certains sommets sont enneigés. Les camions sont si lourdement chargés qu'ils gravissent le col, raide il est vrai, à trois kilomètres à l'heure. Brave Toyote, tu es vaillant toi!

Pique-nique à bord du Toyote. Bondi que j'ai surnommé Bondex, référence à une marque de peinture, ou encore Bondichéri, à une lettre près le nom d'un ancien comptoir français des Indes, a troqué son crayon de comptable pour le couteau suisse du parfait cuisinier en campagne. Il verse le rouge dans de gros verres dont la couleur fait dire à Philippe qu'ils proviennent certainement d'un surplus de l'armée marocaine. Et bien parlons-en de notre pinard. Au début, il ne nous paraissait pas trop mauvais. Maintenant, comme constate Philippe, il tire un peu les tendons. Mais il faut faire avec. Il y a dans ce beau pays, et c'est une lapalissade, davantage de mosquées que de caves à vin!

Vous l'aurez deviné: Michel a été scout dans sa jeunesse. Louveteau, il portait le totem de "pelage soyeux" ce qui convient assez bien à un coyote. Eclaireur, il était affublé de celui de "ouistiti aboyeur" qui lui va pas mal non plus. Philippe lui, a failli entrer chez les éclaireurs simplement pour suivre une éclaireuse. Mais l'homme reste rebel à toute autorité. Moi, je n'ai fait que l'Asile des aveugles.

On nous avait bien dit qu’il y avait un policier à chaque carrefour au Maroc. Après notre aventure du matin, nous avons été contrôlés plusieurs fois et une fois de trop à 200 mètres de l’hôtel sur lequel nous allions jeter notre dévolu. 51 kilomètres à l’heure au lieu de 40, cela ne pardonne pas, 400 dirhams d’amande, 60 francs Suisse environ. A Tan-Tan, on est dans le désert. Au bord de la route des panneaux nous invitent à faire attention aux chameaux.

Une maison au haut du col
Légende: Une maison au haut du col
La neige au sommet des Atlas
Légende: La neige au sommet des Atlas
Au sommet du col
Légende: Au sommet du col