10 mars 2009

Elle était très agréable cette soirée à Ayoûn.

Avant d'aller nous occuper du blog avec Philippe, petit apéro au coca. Puis nous nous rendons sur une sympathique terrasse posée dans le sable où le repas est préparé devant nous. Brochettes de mouton pour le mécanicien, poulet grillé pour Michel et moi. Le demi gallinacé servi avec quelques frites est délicatement posé sur un lit de spaghetti revenus avec de l'oignon doux, accompagné d'eau bien entendu. C'est vraiment savoureux. Et en guise de clef de voûte de ce délicieux repas: le thé. Ce thé, subtile mélange de menthe fraîche, de cardamome et de sucre qui est servi bouillant dans de petits verres. En versant le thé de très haut dans les verres, ils obtiennent une mousse légère et odorante absolument extraordinaire.

C'est avec un peu de nostalgie que nous quittons aujourd'hui la Mauritanie pour Bamako au Mali. Les Mauritaniens sont vraiment des gens sympathiques, courtois et serviables. Ils ne sont pas du tout à vous "harceler" sans arrêt, comme hélas certains autres. Même les policiers qui sont omniprésents, sont débonnaires et agréables. Ils sont un peu pathétiques. Ils ont toujours mal quelque part, aux yeux, à la tête, aux dents et nous demandent des médicaments croyant que nous sommes médecins. Je sors ma grosse boîte de dafalgans, regrettant sincèrement de ne pas y avoir pensé plus tôt. Rien à voir avec les policiers marocains qui sont tatillons, inquisiteurs et à la limite de l'arrogance. Ils ne décadreraient pas du tout en Suisse allemande. Jusqu'à maintenant, nous n'avons dû donner qu'un téléphone portable à un policier à Nouadhibou parce qu'il regardait d'un peu trop près l'intérieur de ce cher, gentil et brave Toyote. Il faut préciser qu'à ce moment-là, nous avions encore du Ricard.
Vraiment, chère canne blanche, tu es magnifique. Lors d'un contrôle, un des derniers sur territoire mauritanien, Philippe s'arrête au mauvais endroit: stationnement abusif. Dès l'instant où le permis de conduire doit être présenté, cela sent l'amande. Nous descendons, la blanche et moi, faisons le tour du Toyote et allons faire un brin de causette avec le gendarme. Je lui demande des nouvelles de sa santé, de celle de ses enfants dont le petit dernier traîne par là, je lui fais lire l'heure sur ma montre qu'il veut acheter. Là, par contre, il faut en plus de l'impression causée par la blanche et son propriétaire, des petits cadeaux pour faire sauter l'amande: une bouteille d'eau fraîche et quelques dafalgans, il n'y a vraiment pas de quoi en faire un plat. Merci ma canne, ma chère amie, toi qui, avec Francine, jamais ne m'a trahie. Puisque j'en suis aux remerciements, merci à vous les Perren pour le magnifique frigo. A cause de la température, il ne rafraîchit pas, par contre il maintient au frais, quel bonheur. Il fait une chaleur à crever.

Encore un contrôle. Cette fois la demande de cadeau est plus pressante. Le policier monte à bord du Toyote. Nous n'y échapperons pas. Je fais surgir de ma besace un téléphone portable qui s'en va rejoindre immédiatement la poche du policier. Après cet échange de bons procédés, on parle de tout et de rien. Nous arrivons au poste frontière malien de Gogui. Là encore, la blanche fait son effet. Toutes les formalités accomplies, nous roulons encore 65 kilomètres pour atteindre Nioro du Sahel, le poste de douane où notre cher Toyote sera peut-être fouillé de fond en comble. Mais nous avons la baraka, il n'a pas eu à livrer ses entrailles. Ça y est, la frontière est passée, nous cherchons de toute urgence le premier endroit où nous pourrons acheter une bière. Il fait 44 degrés dans le Toyote et il nous faudra attendre très longtemps, trop longtemps.

Que se passe-t-il? Bondex traîne pour le dernier papier, l'assurance pour que le Toyote puisse rouler au Mali. Il revient en râlant: "Ils demandent 56.000 francs CFA, 120 francs suisses environ). Ce n'est pas possible, c'est beaucoup trop cher. Mon sang ne fait qu'un tour. Je saute du Toyote et départ au bureau, la blanche en main prête à cogner dans le tas. Nous entrons comme des furies dans le bureau. Bondex est déjà derrière le comptoir. Cela commence à gueuler. J'attrape par l'épaule un collègue de l'employé indélicat. Je dis au gars qu'il a intérêt à nous aider si non, il y aura un scandale comme jamais il n'y en a eu dans tout le Mali. Le collègue nous soutient et dit que son camarade s'est trompé, l'erreur est humaine. Ainsi, l'argent indument perçu revient dans l'escarcelle du caissier Bondi. Oh! Ma canne blanche! Que ferions-nous sans toi?

Mercredi 11 mars, journée de repos pour les coureurs à Bamako, avant d'attaquer les alpes.

Tu vois, petite Colinette, pendant que les fonctionnaires pompent l'air à ton tonton et à ses potes, Oui-oui lui, pompe de l'eau. Tout le monde pense très fort à toi et te fait des gros bisous du Mali où tous les petits enfants sont noirs!

Perdu dans le désert pour vos dons compte CCP....
Légende: Perdu dans le désert pour vos dons compte CCP....
Corvée de bois
Légende: Corvée de bois
Le père Jean-Marc enseigne le braille
Légende: Le père Jean-Marc enseigne le braille
Docteur au chevet du pneu Michel inquiet
Légende: Docteur au chevet du pneu Michel inquiet
Après le désert, Oui-oui a soif
Légende: Après le désert, Oui-oui a soif
Point d'eau au Mali
Légende: Point d'eau au Mali
Village au Mali
Légende: Village au Mali