Situation désastreuse en Libye: Les dirigeants africains déçoivent!

Depuis la mort du colonel Kadhafi le 20 octobre 2011, la Libye vit les heures les plus sombres de son histoire.

La paix est allée mourir à la guerre. Le pays est devenu un des lieux les plus dangereux au monde. C’est la Syrie africaine. Les puissances du monde entier y viennent et font leurs business. Ceci, avec pour conséquence, la déstabilisation des pays du Sahel. Tout cela, à la barbe et au nez des dirigeants africains.

Pourquoi en sommes-nous arrivés là?

Rappelons-nous, le guide libyen a été emporté par une contestation partie de Benghazi, la deuxième ville du pays. Ces populations revendiquaient des espaces de liberté. Elles revendiquaient de la démocratie. Seulement, cette prétendue démocratie était voulue et dictée par les pays occidentaux. À cette époque, peu de dirigeants africains ont contesté cette ingérence. Personne ou presque n’a osé lever le petit doigt contre l’invasion occidentale.

Au contraire, ils ont applaudi des deux mains, certains ont même joint leurs pieds. Cela vient rappeler le légendaire mimétisme africain. L’on pense que nous sommes incapables de savoir ce qui est bon ou mauvais pour nous-mêmes. Ceci, au point que l’Occident soit devenu une référence. Pourtant, un adage africain nous invite à faire attention aux vieux car ils ne sont pas tous sages. Cela, parce que les débiles aussi deviennent vieux. Ainsi, pour dire que ce n’est pas parce que ce sont des Européens, Américains et autres ont dit que c’est bon pour nous, que ce soit le cas réellement.

Nous ne sommes toujours pas sortis de l’auberge

Si l’on s’est rendu compte que l’intervention est un désastre, la logique voudrait qu’on se rattrape. Ceci, pour minimiser les dégâts. Mais hélas, mille fois hélas ! Les dirigeants africains sont aux abonnés absents au sujet de la crise libyenne. Aujourd’hui, la paix en Libye est discutée ailleurs, hors du continent. Si ce ne sont pas les Turcs, ce sont les Russes qui jouent les médiateurs. Les nations africaines se taisent comme si le pays ne faisait plus partie de l’Afrique.

Cette situation est vraiment déplorable pour nos dirigeants. Le lundi 13 janvier 2020, Fayez el-Sarraj, le chef du gouvernement d’union basé à Tripoli, et le maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, ont discuté de la mise en place d’un cessez-le-feu à Moscou, en Russie. Résultat, le second a quitté les négociations sans signer un quelconque engagement. Il faut tout de même souligner une chose. Pour un problème africain, la solution devrait être africaine même si son origine est européenne. Dommage qu’on en soit là.

Les populations regrettent amèrement le guide

Pour le moment, les grandes puissances se battent dans le pays pour y siphonner les ressources naturelles. Elles soutiennent les deux parties à la fois. Elles profitent aussi pour vendre leurs armes et offrent leurs services militaires. Pendant ce temps, La majorité des Libyens doivent se mordre mille fois leur langue maintenant. Mais faut-il pleurer les Libyens? Parfois, l’on a l’impression qu’ils le méritent bien. Ils ont voulu la liberté occidentale à la dictature de Kadhafi. Voyez vous-mêmes.

Avec la dictature, l’électricité était gratuite, l’eau à usage domestique était gratuite, le prix du litre de carburant était de 0.08 euros, les banques prêtaient sans intérêt, chaque famille libyenne recevait une aide par mois de plus 196'000 F CFA, etc. et surtout, il y avait cette précieuse paix. Aujourd’hui, ils regrettent certainement amèrement, mais c’est trop tard. Les pays sahéliens aussi regrettent l’ère Kadhafi puisque les attaques terroristes sont i une conséquence de la crise libyenne. Tout cela, parce qu’on a pensé que ce qui vient d’ailleurs est forcément meilleur. Dommage!

Dimitri Ouedraogo

Source: Lefaso.net