Mines d’or artisanales, l’autre réalité du Burkina Faso

On en compte entre 700 et 800.

Hors du contrôle de l'État, les mines d'or artisanales sont un secteur économique qui compte dans le pays.

Depuis 2008, année du boom minier au Burkina, l’or est passé devant le coton à l’exportation. Dans le pays, on compte deux types de mines: les gros sites aurifères contrôlés par des industriels qui extraient environ 75 tonnes par an, et des mines artisanales avec un rendement beaucoup moins important. Par exemple, sur les sept dernières années, la mine sauvage de Tiébélé n’a récolté qu’une trentaine de kilos.

Où les trouve-t-on?

Les mines d’or artisanales fleurissent sur les principales « lignes d’or » identifiées au Burkina. Depuis plusieurs années, l’État octroie gratuitement des permis d’exploration de ses sous-sols, n’ayant pas les moyens de le faire lui-même. Des privés, comme Moumouni Anougabou, s’en saisissent. La plupart du temps, lorsque les gisements sont trouvés, des entreprises ouvrent des mines industrielles et l’État devient actionnaire à 10 % automatiquement.

Un environnement de forte insécurité

Mais parfois, des morceaux de terrains sont squattés, et deviennent des mines d’or artisanales. On les appelle comme ça, car elles n’ont, théoriquement, aucune machinerie. Tout le travail d’extraction s’y fait à la main. Les conditions de travail y sont bien souvent très rudimentaires : la descente n’est pas sécurisée, les mineurs n’ont pas d’équipement de sécurité, le travail des enfants n’est pas rare. Dans la mine se trouvent de nombreux trous, avec des installations plus ou moins solides. Certains ont une structure en rondins de bois pour éviter l’éboulement, un abri pour limiter la chaleur et les risques d'inondations en cas de pluies, d’autres n’ont qu’une poulie pour remonter le matériel extrait. Chaque trou est exploité par un particulier, ils sont creusés entre 25 et 80 mètres en moyenne. L’objectif? Atteindre les 100 mètres, car plus c’est profond et plus l’or est facile à saisir. En creusant le trou, de la roche est extraite. Après un premier tri, elle est envoyée au « comptoir », à quelques kilomètres. Là, les pierres sont broyées, puis la poudre est passée au tamis pour récupérer de la poussière d’or. À ce stade-là, 25 % du métal précieux est récupéré. Pour aller plus loin, le reste de poudre est « nettoyé » au mercure, lequel détruit toute la matière sauf l’or. Enfin, l’or est vendu à des négociants qui l’amènent dans les grandes villes.

Source: Lepoint.fr