Déclaration du Dr Daouda Diallo, Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés.
Un an après le drame de Yirgou qui a fait plusieurs dizaines de morts, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), organisation née au lendemain de ces douloureux événements, a, ce dimanche, 5 janvier 2020 à Ouagadougou, animé une conférence de presse pour faire le point de l’avancement du dossier, interpeller sur la nécessité de la justice et faire des propositions pour la promotion de la paix et la cohésion sociale au Burkina.
"Au-delà de la douleur indescriptible liée à autant de morts, au-delà du fait que toutes ces morts sont l’œuvre de personnes ‘’normales’’, de Burkinabè, notre affliction est encore plus grande et notre incompréhension incommensurable quand on sait que toutes ces personnes tuées appartiennent à une seule et même communauté ethnique burkinabè. Les personnes tuées les premier, 2 et 3 janvier 2019 à Yirgou et villages environnants sont toutes et exclusivement des peulhs.
Durant trois jours, la communauté peule a subi la fureur des koglwéogos, un massacre sans précédent, sans que les autorités nationales et locales ne soient à mesure de leur porter secours et assistance. Les autorités administratives, judiciaire ou celles en charge de la sécurité ont presqu’assisté impuissamment au massacre dans certaines localités quand on sait qu’elles étaient informées de ce qui se passaient dès le premier janvier", peut-on lire dans la déclaration liminaire, livrée par le secrétaire général du CISC, Dr Daouda Diallo.
Pour cette sortie, le CISC avait à ses côtés, au praësidium, des représentants du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et de l’Unité d’action populaire (UAP). Pour les conférenciers, le drame de Yirgou est loin d’être un fait spontané ou encore isolé. "Prétextant que les assassins du chef auraient été hébergés par des Peulhs, les koglweogos ont commis meurtres et pillages. Les habitations et les Biens matériels étaient par la suite incendiés et plus de 80 000 têtes de bétails ont été emportées par les tueurs et leurs complices", ont-ils affirmé.
Réagissant à des questions sur les populations déplacées suite à ce drame, Daouda Diallo a relevé que leur gestion "laisse à désirer", passés les premiers moments de forte émotion. "Les déplacés se plaignent de plus en plus. Il y a beaucoup de départs, à la recherche d’une prise en charge meilleure. Le CISC interpelle le ministre de l’action sociale sur la question", a confié Daouda Diallo.
Un an après, les attentes sont toujours fortes
Concernant des informations qui circulent ces derniers jours, et qui font état de ce que le principal animateur de la conférence, Daouda Diallo, fait l’objet de "menaces de mort", l’intéressé confirme. ‘’Les menaces sont réelles et sérieuses, mais les choses sont entre de bonnes mains ; parce que l’autorité s’est saisie de la question’’, estime le secrétaire général du CISC, Daouda Diallo.
Le CISC qui dit saluer les pas enregistrés dans le dossier, exige des autorités étatiques, la justice pour toutes les victimes de Yirgou, Yagha, Arbinda … ; une initiative nationale impliquant le politique, la justice, les coutumiers, les religieux et la société civile autour de la problématique de la stigmatisation des communautés afin de prévenir les conflits et crises qui compromettent le vivre-ensemble. Aussi appelle-t-il à la prise en charge gratuite et effective des rescapés (prises en charges médicale, psychologique et alimentaire) ; la sécurisation des personnes et des biens (jusqu’à aujourd’hui, des personnes continuent d’être menacées, violentées du seul fait de leur appartenance ethnique) ; le désarmement et la dissolution des milices de Barsalgho, de Boulsa et toutes celles qui ont participé à ces massacres ; la restitution sans conditions des biens des victimes toujours détenues illégalement par des éléments Koglwéogos. Le Collectif exige en outre la reconstruction des maisons détruites et le retour des déplacés sur leurs sites d’origine.
Source: Lefaso.net
Des cas similaires se répandent et se passent de plus en plus, surtout en Afrique, dans le monde. La communauté internationale (ONU) doit faire attention et prendre des mesures nécessaires et urgentes. Il y a un véritable danger!